Parcourez le conte de Peau d’Ane, d’apres Charles Perrault.

Written by on October 16, 2022

Parcourez le conte de Peau d’Ane, d’apres Charles Perrault.

Une jolie histoire a lire a toutes les enfants le jour.

Auteur du conte : Charles Perrault

L’histoire du conte Peau d’ane

Il va i?tre des personnes de qui l’esprit guinde, Sous un front pas deride, Ne souffre, n’approuve et n’estime que le pompeux et le sublime. Pour moi, j’ose poser en fait Qu’en de Divers moments l’atmosphi?re le plus bon Peut aimer sans rougir jusqu’aux marionnettes; Et que c’est des temps et des lieux Ou le grave et le serieux Ne valent pas d’agreables sornettes. Pourquoi faut-il s’emerveiller Que J’ai raison Notre plus sensee, Lasse souvent de trop veiller, Par des contes d’ogre et de fee Ingenieusement bercee, Prenne plaisir a sommeiller?

Sans craindre donc qu’on me condamne De en gali?re employer mon loisir, Je vais, Afin de contenter la juste desir, Vous conter bien au long l’histoire au soleil d’Ane.

Il est une fois un roi, Le plus grand qui fut sur la terre, Aimable en paix, terrible au combat, Seul enfin comparable a soi. Ses coloc’ le craignaient, ses Etats etaient calmes, Et l’on voyait de toutes parts Fleurir, a l’ombre de l’ensemble de ses palmes, Et les vertus et les beaux arts. Le aimable moitie, sa compagne fidele, Etait si charmante et si belle, Avait l’atmosphi?re si commode et si doux, Qu’il etait encore avec celle-ci Moins heureux roi qu’heureux epoux. De leur tendre et chaste hymenee Plein de douceur et d’agrement, Avec tant de vertus une fille etait nee Qu’ils se consolaient rapidement De n’avoir aucun plus ample lignee.

Dans son vaste et riche palais Ce n’etait que magnificence; Partout y fourmillait une vive abondance De courtisans et de valets; Cela avait dans son ecurie Grands et petits chevaux de l’integralite des facons, Couverts de beaux caparacons, Roides d’or ainsi que broderie; Mais ce qui surprenait n’importe qui en entrant, C’est qu’au lieu le plus apparent, Un maitre ane etalait ses deux belles oreilles. Cette injustice vous surprend, Neanmoins, Quand vous saurez ses vertus nonpareilles, Vous ne aurez jamais que l’honneur fut trop grand.

Tel et si web le forma la nature Qu’il ne faisait jamais d’ordure, Mais bien beaux ecus au soleil Et Louis de toute maniere, Qu’on allait recueillir sur la blonde litiere la totalite des matins a le reveil.

Or le Ciel qui parfois se lasse De rendre les hommes contents, Qui forcement a ses biens mele quelque disgrace, Ainsi que Notre pluie au beau moment, Permit qu’une apre maladie Tout a coup d’une reine attaquat les beaux jours. Partout on cherche du secours, Mais ni la faculte qui le grec etudie, Ni les charlatans ayant cours, Ne purent tous ensemble arreter l’incendie que la fievre allumait en s’augmentant i  chaque fois. Arrivee a sa derniere heure, Elle devoile au roi le epoux: ”Trouvez bon qu’avant que je meure J’exige une chose de vous: C’est que s’il vous prenait le desir De vous remarier quand je n’y serai plus. — Ha! dit le roi. Ces soins paraissent superflus, Je n’y songerai de ma life, Soyez en repos la-dessus. — Je le crois beaucoup. Reprit la reine, Si j’en prends a temoin la amour vehement; Mais Afin de m’en rendre plus certaine, j’ai envie avoir la serment, Adouci toutefois par votre temperament Que si vous rencontrez une femme plus belle. Mieux faite et plus sage que moi, vous pouvez franchement lui apporter ce foi Et vous marier avec i§a.” Sa confiance en ses attraits Lui faisait regarder une telle promesse Comme un serment, surpris avec adresse, De ne se marier jamais. Le prince jura donc, les yeux baignes de larmes, Tout ce que la reine voulut; J’ai reine entre ses bras mourut, Et jamais 1 mari ne fit tant de vacarmes. A l’ouir sangloter et les nuits et les jours, On jugea que son deuil ne lui durerait guere, ainsi, qu’il pleurait ses defuntes amours Comme un homme presse qui veut sortir d’affaire.

On ne se trompa point.

Au bout de quelques mois Il voulut proceder a faire votre nouveau parti pris. Mais ce n’etait pas chose aisee, Cela fallait garder son serment, Et que la nouvelle epousee Eut plus d’attraits et d’agrement que celle qu’on venait de mettre au monument.

Ni la cour en beautes fertile, Ni la campagne, ni Notre ville, Ni les royaumes d’alentour Dont on alla faire le tour, N’en purent fournir une telle; L’infante seule etait plus belle Et possedait Quelques tendres appats que la defunte n’avait nullement. Le roi le remarqua lui-meme Et, brulant d’un amour extreme, Alla follement s’aviser Que par ce motif il devait l’epouser. Cela trouva aussi votre casuiste Qui jugea que la situation se pouvait proposer. Mais la jeune princesse triste D’ouir parler d’un tel amour, Se lamentait et pleurait nuit et jour. De mille chagrins l’ame pleine, Elle alla trouver sa marraine, Loin, dans une grotte a l’ecart De nacre ainsi que corail richement etoffee. C’etait une admirable fee Qui n’eut jamais de pareille en son art. Il n’est inutile qu’on vous dise Ce qu’etait une fee en ces bienheureux temps libre: Car j’habite entendu que ce rencontres gratuites pour les gens de 40 ans mie Vous l’aura dit des toutes vos plus jeunes ans.

”Je sais, dit-elle, en voyant la princesse, et cela vous fera venir ici, Je sais de votre coeur la profonde tristesse; Mais avec moi n’ayez environ souci: Il n’est rien qui vous puisse nuire Pourvu qu’a mes conseils vous vous laissiez conduire. Votre pere, Cela reste vrai, voudrait vous epouser; Ecouter sa folle demande pourrait etre une faute bien grande, Mais sans le contredire on le peut refuser.

Dites-lui qu’il faut qu’il vous donne Pour rendre vos desirs contents, Avant qu’a son amour ce coeur s’abandonne, Une tunique qui soit de la couleur un moment. Malgre tout le i?tre capable de et toute sa richesse, Quoique le Ciel en tout favorise ses voeux, Il ne pourra jamais accomplir sa promesse.”

Aussitot la petit princesse L’alla penser en tremblant a son pere amoureux Qui, dans le moment, fit entendre Aux tailleurs les plus importants que s’ils ne lui faisaient, sans trop le Realiser tarder, Une robe qui fut de la couleur du temps, Ils pouvaient s’assurer que celui-ci les ferait tous pendre.

Le second jour ne luisait pas encore Qu’on apporta la robe desiree; Notre plus beau bleu de l’Empyree N’est gui?re, lorsqu’il est ceint de gros nuages d’or. D’une couleur plus azuree. De joie et de douleur l’infante penetree Ne sait que dire, ni comment Se derober a le engagement. ”Princesse, demandez-en une, Lui evoque sa marraine tout bas, Qui, plus brillante et moins commune, Soit une couleur d’la lune. Cela ne vous la donnera nullement.” A peine la princesse en eut fait la demande, que le roi devoile a le brodeur: ”que l’astre d’une nuit n’ait jamais environ splendeur, ainsi, que dans quatre jours sans faute on me la rende.”


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