Enquete franceinfo Un gynecologue parisien, professionnel de l’endometriose, accuse de violences par plusieurs patientes

Written by on October 23, 2022

Enquete franceinfo Un gynecologue parisien, professionnel de l’endometriose, accuse de violences par plusieurs patientes

L’hopital Tenon, au 20eme arrondissement de Paris.

Le chef du centre endometriose de l’hopital Tenon a Paris, professeur de gynecologie obstetrique, reste vise avec une enquete interne apres plusieurs signalements d’anciennes patientes. Elles denoncent des violences physiques et verbales.

Certaines le decrivent tel “un boucher”. Agnes*, i§a, a eu l’impression de perdre entre les mains “d’un veterinaire”. Avant son rendez-vous avec le Pr Emile Darai, elle evoque pourtant a ses amis qu’elle a enfin rendez-vous avec “le Messie”, celui qu’on lui a decrit comme “le plus grand professionnel parisien de l’endometriose”. A l’epoque celle-ci vient de devenir operee Afin de une endometriose severe, et a subi de graves sequelles, surtout dues au traitement qu’elle prend Afin de une menopause artificielle. Handicapee via des effets secondaires, elle cherche desesperement une option et obtient apres plusieurs mois d’attente un rendez-vous avec le Pr Darai, a l’hopital Tenon a Paris.

Une consultation qui vire au cauchemar

Agnes temoigne de nos jours aupres de franceinfo de violences lors de l’examen gynecologique. Des actes d’une extreme brutalite : “Cela arrive et insere directement un speculum de maniere reellement violente, sans lubrifiant, sans rien, raconte Agnes, la gorge serree. Je pousse votre cri, je sens la fissure que j’ai a ce moment-la qui se tue, je sais que je suis occupe a saigner. Cela devoile aussi qu’il va proceder a un toucher rectal. Je lui dis : ‘non, non, aucun toucher rectal, je viens de devenir operee tout d’un abces en marge anale.’ Cela ne me regarde jamais. Il insere deux doigts dans mon anus, et je sens l’ensemble des sutures qui craquent, des cicatrices qui explosent, j’ai une douleur absolument fulgurante, J’me debats dans les etriers, je hurle.”

“Il y a une partie de mon corps qui ressent encore votre sensation. Je ne l’oublierai pas. On n’oublie gui?re ce type de chose.”

Apres une fin de consultation expeditive, elle sort en pleurs du cabinet et decide plusieurs semaines plus tard d’alerter l’Ordre des medecins et l’hopital Tenon. Dans votre courrier, date du 15 aout 2014 et que franceinfo a pu lire, Agnes denonce des agissements du medecin : “Lorsque l’on penetre une femme sans le accord, [. ] cela s’appelle une agression sexuelle. Le geste du docteur reste http://datingmentor.org/fr/tendermeets-review donc particulierement choquant, et ses pratiques m’interrogent sur sa deontologie. Je precise que j’ai l’habitude, souffrant d’une endometriose gynecologique et digestive, de subir toutes sortes d’examens par voies vaginale et anale. Je n’ai jamais refuse ces gestes sans une bonne raison, et J’ai douleur que i§a engendre m’est beaucoup connue. Or, rien dans mon parcours medical n’a egale J’ai violence du toucher rectal impose avec M. Darai.”

Le medecin dement toute brutalite

Apres cet examen, Agnes va voir son medecin generaliste qui indique, dans un courrier adresse a un confrere que sa patiente est “en etat de choc” apres “un examen qui s’est tres mal passe”. Agnes devra subir une nouvelle intervention pour reparer ses multiples fissures, provoquees selon elle via l’examen du Pr Darai. Quelques semaines apri?s, Agnes recoit un courrier de ce dernier a son domicile. Dans votre lettre, le medecin dement toute brutalite dans le examen clinique qui est en fonction de lui “forcement pratique avec delicatesse et unidigital”.

Pourtant, quelques autres patientes que nous avons pu demander l’aide denoncent egalement Notre brutalite du praticien ainsi que violences gynecologiques. Lucie consulte le Pr Darai en 2019. On vient aussi de lui diagnostiquer une endometriose, plusieurs IRM le confirment. Mais le praticien refuse de analyser le dossier et pratique des touchers vaginaux et rectaux tres douloureux, avant de lui faire connaitre ses conclusions. “Il me dit : ‘Je ne vois rien, je ne sens rien, vous n’avez jamais d’endometriose’, raconte Notre jeune soeur, qui possi?de alors seulement 20 ans. Je lui dis que votre n’est gui?re normal qu’il ne sente que dalle. Il repond : ‘Je vais vous operer si cela vous rassure, mais je vais refermer et il n’y aura rien’. J’avais l’impression d’etre folle. Jamais les gynecologues que j’ai pu voir apres n’ont agi comme cela”, poursuit Lucie.

D’autres patientes que franceinfo a contactees rapportent egalement des pressions exercees par le medecin Afin de qu’elles acceptent une operation. Beaucoup confirment la brutalite de l’ensemble de ses examens pratiques sans consentement; d’apres elles. L’une des anciennes patientes explique egalement avoir subi des touchers vaginaux et rectaux a la suite par trois personnes differentes, sans qu’elle n’ait donne son accord.

“Je realise que je viens d’assister a un viol”

Sur le compte Twitter Stop violences gynecologiques et obstetricales (@StopVOGfr), qui a publie la semaine derniere une serie de temoignages sur la question, plusieurs etudiants et etudiantes en medecine denoncent egalement les confortables du Pr Darai. L’une d’entre elle raconte une consultation a laquelle celle-ci a assiste : “Quand je m’eloigne une patiente, le medecin s’empare du speculum. Sans prevenir, il l’insere au vagin d’une dame. D’un coup. Elle se crispe sous la douleur. Ses muscles se contractent et font ressortir l’instrument. Le medecin le renfonce, plus tri?s. Il hurle ‘detendez-vous’. Elle gemit, c’est simple qu’elle est terrorisee [. ]. Il s’exaspere. Notre speculum ressort bien. Cela le renfonce Sans compter que et puis brutalement. J’ai besoin de pleurer, parce que je realise que je viens d’assister a un viol et que je n’ai que dalle dit”, temoigne une telle etudiante. Une autre raconte que le medecin “s’amuse avec les bougies anales dans les patientes endormies Afin de leur operation du cancer de l’ovaire avance, en s’exclamant que certaines n’ont jamais l’habitude de se Realiser sodomiser”.


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