Cette confidence d’un de nos grands ecrivains, , nous rappelle qu’une langue pourra un jour disparaitre a jamais.
Written by ABC AUDIO on December 12, 2022
« J’aimerais etre lu tant que la langue vivra »
De nombreux mots de « belle compagnie » nous ont deja quitte. Pourtant, ils paraissent encore proches de nous (on nos voit meme en dictionnaires recents), mais pour combien de temps ?
Seraient-ils devenus obsoletes, franchement inutiles comme le laisserait penser une vision instrumentaliste du langage contre laquelle J’me suis i chaque fois eleve depuis mes debuts en poesie ?
Pourquoi ne dit-on plus que « moyen s’abeausit » ?Ou encore : « Plus loin, dans l’azurement bleuatre du lointain » ?
Ces mots ont-ils ete delaisses avec negligence, via desinvolture ? Il va i?tre vrai qu’en matiere de langue, le desir s’accommode mal une fidelite. Ces mots perdus (ou presque) delaisses un brin tel « une vieille maitresse », curieusement, c’est quand ils designent des « realites disparues », souvent sans raisons apparentes, que des fragments de lexique desertent ainsi les livres et la parole. Mais devons-nous ne plus nous servir des mots qui condensent en eux toute la sensualite d’la langue ? Certes, on voit des mots qui pesent et d’autres qui seront plus lisses, rugueux, musicaux ou sonores, dans lesquels se laisse imagine une « francite » phonetique attachante. Ils nous seduisent avec les illuminations du sens, d’la logique. Notre « Littre du XXIeme siecle » ne les as jamais oublies, dans sa quete a la rehabilitation une nuance, Dans l’optique de ne pas en interpreter votre usage flou. Ces eclats de langage » (des lambeaux de pourpre) comme dit le Littre en reference a Homere, permettent de mieux considerer la phrase tout en induisant le desir d’ecriture.
Gardons-nous de repousser, avec mepris, un terme inaccoutume a les oreilles et, pour se guerir de votre dedain precipite ou l’on range plusieurs mots parmi nos termes tombes en desuetude, il convient se representer que tous de nous, meme ceux dont la lecture reste le plus etendue, ne possede pas qu’une portion une langue effective.
Comme disait Emile Littre : « Une langue se gaspille qui, sans raison, perd des mots bien faits ainsi que bon aloi. » une affaire du sonnet de langue francaise recouperait a peu pres celle de la poesie (en laissant, cependant, de cote quelques grands refractaires tel Victor Hugo). Impose par une longue tradition, Cela reste devenu la forme fice “naturelle” d’la langue francaise, comme l’alexandrin en est le par par excellence.
. ORIGINE, REGLES ET POSTERITE.
« Un sonnet sans defaut coi»te seul votre long poeme » affirmait Boileau, lui qui possi?de statufie le sonnet tel le genre-roi une poesie francaise. Le sonnet, outre la chute, possede souvent une charniere, un tournant – que les Italiens appelaient VOLTA – entre nos quatrains et les tercets. Mes sonnets qui seront batis sur une progression constante n’ont jamais en principe de charniere.
J’ai charniere vue avec deux poetes :
A propos du Sonnet, mediter avec grand soin les observations suivantes : 1° Notre forme du Sonnet est magnifique, prodigieusement belle – et cependant infirme en quelque manii?re ; car les tercets, qui a eux forment six par, etant d’une part physiquement plus courts que nos quatrains, qui a eux deux forment 8 vers -, et d’autre part semblant infiniment plus courts que des quatrains – avec votre qu’il y a d’allegre ainsi que rapide au tercet et de pompeux ainsi que lent dans le quatrain; – le Sonnet ressemble a une figure dont le buste serait trop long et les jambes trop greles et trop courtes. Je dis ressemble, ainsi, je vais au-dela ma pensee. Il va falloir penser que le Sonnet ressemblerait a une telle figure, si l’artifice du poete n’y mettait bon ordre. L’artifice devra donc consister a grandir les tercets, a leur donner d’la pompe, de l’ampleur, d’une force ainsi que la magnificence. Mais ici il s’agit d’executer votre grandissement sans rien oter a toutes les tercets de leur legerete et leur rapidite essentielles.
De une telle pensee musicalement prisonniere on s’evadera, en tercets, en renoncant a ce jeu pour des rimes nouvelles : et c’est ici la beaute severe des deux vers rimant qui se suivent immediatement, pour laisser le troisieme concernant sa rime impaire demeuree en l’air, sans reponse jusqu’a la fin du sonnet, tel une musique errante. Car le tercet, au contraire du quatrain ferme, verrouille dans ses rimes, parait rester ouvert, amorcant le reve. Et lui repond, semblable, le second tercet. C’est ainsi, au corset etroit des quatrains dont la rime est i l’origine donnee, que s’oppose une telle evasion de l’esprit, cette liberte raisonnable du reve, des tercets.
Ces vers musicaux seront si purs, en effet, par un perfection formelle, qu’ils paraissent souvent copains d’un plaisir de lecture absolu. Son soir vers appele « la pointe » doit etre particulierement dense Afin de clore le poeme. Cela obeit a des contraintes rigoureuses de versification, ainsi, peut etre ecrit aussi bien en vers varies (alexandrins, octosyllabes, etc.), mais le meme metre, autrement devoile la mesure donnee par le nombre de syllabes prononcees au vers, doit etre conserve au schema entier du poeme. Il semble structure d’apres la nature du par, par cesures, coupes, effets rythmiques lies a l’accent et aux recurrences phoniques. Notre sonnet vient de l’italien « sonneto (diminutif de « suono ») qui signifie « petit le ». A ses debuts le sonnet est seulement chante ou recite avec un accompagnement musical. Cela n’avait aussi qu’un seul contenu : l’amour allegorique et mythique. Il va i?tre ne d’une collection d’experimentations faites par des poetes italiens sous l’influence de diverses genres litteraires : le « lais » et la « canzoni » des tourbadours et des trouveres, le « qasida » et le “ghasel” des poetes du Proche-Orient, la poesie scaldique des Vikings, le « motet » et l’hymne des moines, le « tenzoni » des Italiens. D’ordinaire, le sonnet devra developper, au sein des deux quatrains, une aussi idee ; tandis que des deux tercets forment un « contraire » et un « parallele ».